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Founder's Guide to Fundraising - Tunisia

Guide des Fondateurs pour Lever des Fonds en Tunisie

Les startups constituent la locomotive de la croissance économique et de la transformation digitale en Afrique.Les investissements dans les fondateurs Africains sont en croissance continue avec une valeur de financement totale annoncée se rapprochant des $4 milliards en 2022. Entre janvier 2015 et juillet 2022, les startups tunisiennes ont réussi à lever près de $230 millions. L’écosystème de l’investissement est certes en croissance en Tunisie notamment suite à l’adoption de la loi Startup ACT, cependant, l'accès au financement reste l’un des challenges majeurs de l'écosystème auquel les entrepreneurs tunisiens font face. Un des aspects est l'accès limité aux ressources et aux données relatives à la levée de fonds depuis la Tunisie.

En réponse à cette problématique d'accès aux données, le programme Make-IT in Africa de la GIZ s’est associé avec Briter Bridges afin de développer un outil ayant pour objectif d’orienter les jeunes entrepreneurs dans leur parcours entrepreneurial.

Le Guide des Fondateurs pour Lever des Fonds en Tunisie rassemble les leçons apprises et les bonnes pratiques sur la levée de fonds en Afrique, des données sur les préférences et le focus des investisseurs dans les startups tunisiennes, ainsi que des informations clés sur le financement et le support technique disponible aux startups qui opèrent depuis la Tunisie. Le contenu émane du contexte local et reflète son caractère unique et ses spécificités.

 
 

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A travers ce guide, nous avons identifié 6 choses que tout fondateur devrait savoir sur la levée de fonds en Tunisie. Les voici:

  1. Le mouvement startup en Tunisie est soutenu par le gouvernement. Le Ministère des Technologies de la Communication soutient le mouvement startup à travers l'initiative nationale Startup Tunisia, pilotée par Smart Capital.  Startup Tunisia est un cadre unique en son genre qui vise à développer une économie dynamique en faisant de la Tunisie, un pays de startups au carrefour de la Méditerranée, de la région MENA et de l’Afrique.Cette initiative nationale implémentée par Smart Capital s’articule autour de 3 piliers principaux proposant différents programmes et instruments destinés aux entrepreneurs, aux startups, aux structures d'accompagnement et aux investisseurs, à savoir : le cadre juridique Startup Act, le cadre de soutien Startup Ecosystem, et le cadre d’investissement Startup Invest. La Tunisie a été précurseur en termes de mise en place d’un cadre réglementaire propice au développement des startups “le Startup ACT” inspirant plusieurs pays de la région à développer leurs propres cadres juridiques. Aujourd'hui 5 pays ont annoncé l’adoption d’un Startup ACT ou encore d’un Startup Bill, d’autres pays ont lancé un mouvement Startup Act et œuvrent à la mise en place d’un cadre réglementaire favorable à la création de startups depuis leurs pays.

  2. L'accès au financement représente un défi pour les entrepreneurs mais la région est en train de gagner en visibilité grâce à ses champions nationaux. Avec la naissance de champions nationaux à l'instar d’InstaDeep, Expensya et GOMYCODE qui ont réussi à réaliser des levées de fonds importantes auprès de structures d'investissement internationales de renommée, les fonds étrangers s'intéressent davantage à sourcer des startups tunisiennes. On parle d’un effet multiplicateur à travers lequel la levée de fonds de startups tunisiennes ramène des structures d'investissement pour d’autres startups. Sur le plan régional (Afrique du Nord), d’autres startups réussissent également à réaliser des levées de fonds importantes ce qui contribue davantage à renforcer l’attractivité de la région.

  3. Si vous levez en devises auprès d’investisseurs étrangers, il faut obligatoirement passer par “la plateforme des investissements en devises des non-résidents en Tunisie” mise en place par la Banque Centrale de Tunisie. La BCT a publié en décembre 2018 sa circulaire relative aux investissements en devises par des non-résidents en Tunisie indiquant l’obligation de remplir la Fiche d'Investissement via la plateforme par l’investisseur etranger souhaitant acquérir des actions ou des parts sociales d’une société établie en Tunisie, résidente ou non-résidente.Vu la complexité de la version actuelle de la fiche d'investissement de la BCT ainsi que sa non-disponibilité en version anglaise, les investisseurs étrangers ont souvent recours à des cabinets d’avocats afin de les assister dans la démarche. Cette étape peut avoir un impact sur le délai de déblocage des fonds, Il est donc recommandé d’en prendre considération au moment de la levée de fonds.

  4.  La scène du capital-risque en Tunisie est en cours de développement, de nouveaux fonds verront bientôt le jour. Certes, l'accès au financement constitue l’un des challenges de l’écosystème startup tunisien, cependant, l'opérationnalisation du programme de Fonds de Fonds ANAVA dans le cadre de l'initiative nationale Startup Tunisia vient dynamiser la scène du capital-risque. Les deux premiers child-funds ont été annoncés, en l'occurrence, le fonds 216 Capital Fund I géré par 216 Capital Ventures, et le fonds BIF2 géré par Silicon Badia. D’autres fonds seront bientôt disponibles pour les startups tunisiennes à différents stades de développement.

  5. Le déblocage des fonds peut prendre du temps étant donné la nécessité de faire signer les Procès Verbaux par tous les membres de votre “cap table”. Si votre startup est constituée en Tunise et que votre “cap table” est composée d’investisseurs étrangers basés dans différentes pays en dehors de la Tunisie, le changement des statuts de votre société nécessite la signature manuscrite des différents investisseurs engendrant une lenteur du processus impactant le délai de déblocage des fonds. Ce délai est également à prendre en considération au moment de la levée de fonds.

  6. Certains instruments financiers ne sont pas encore utilisables en Tunisie. L'equity, ou encore les Actions Ordinaires (AO), est l’instrument financier le plus utilisé en Tunisie. Malgré la disponibilité d’autres instruments souvent privilégiés par les investisseurs notamment en early-stage, certains ne peuvent pas encore être utilisés étant donné que la loi tunisienne ne le permet pas. Parmi ces instruments nous citons : l'instrument KISS (Keep It Simple Securities), les actions préférentielles (preferred shares), les stock options et les BSA (Bons de Souscription d’Actions). Au moment de la levée de fonds, l'entrepreneur devrait communiquer cette information auprès de ses futurs investisseurs. Nous recommandons de recourir à des experts juridiques afin de vous assister sur le choix de l'instrument financier à utiliser selon le stade auquel vous levez des fonds.