Guide des Fondateurs pour Lever des Fonds au Maroc

Les startups constituent la locomotive de la croissance économique et de la transformation digitale en Afrique.Les investissements dans les fondateurs Africains sont en croissance continue avec une valeur de financement totale annoncée se rapprochant des $4 milliards en 2022. L’écosystème de l’investissement est certes en croissance au Maroc, mais l'accès au financement reste l’un des challenges majeurs de l'écosystème auquel les entrepreneurs marocains font face. Nous croyons qu’en mettant des ressources fiables à la disposition des entrepreneurs, on pourrait les assister à s’orienter dans l’écosystème local.

En réponse à cette problématique d'accès aux données, IMPACT Lab, en partenariat avec le programme Make-IT in Africa de la GIZ et Briter Bridges ont élaboré un guide destiné aux fondateurs.

Le Guide des Fondateurs pour Lever des Fonds au Maroc rassemble les leçons apprises et les bonnes pratiques sur la levée de fonds en Afrique, des données sur les préférences et le focus des investisseurs dans les startups Marocaines, ainsi que des informations clés sur le financement et le support technique disponible aux startups qui opèrent depuis le Maroc, visant à mettre à la disposition des startups marocaines les informations qui leur sont nécessaires afin de réussir leur levée de fonds. Le contenu émane du contexte local et reflète son caractère unique et ses spécificités.

A travers ce guide, nous avons identifié 4 choses que tout fondateur devrait savoir sur la levée de fonds au Maroc. Les voici: 

1. Les tendances sectorielles ne sont pas encore définies au Maroc, mais les produits logiciels constituent généralement le point d’entrée 

Comme les produits logiciels nécessitent le moins de capital et d'expertise, ils constituent souvent le point d'entrée le plus populaire pour les fondateurs en phase de démarrage. En termes de tendances sectorielles, le covid a eu un impact majeur sur la définition des secteurs clés au Maroc. Les solutions logistiques, edtech, healthtech et gig Economy prennent leur envol dans un contexte de digitalisation accélérée et d'évolution des habitudes de consommation.Les investisseurs, de leur côté, adoptent une approche agnostique du secteur des start-ups technologiques. En termes de secteurs prometteurs, l’agritech, la cleantech et la logistique présentent des opportunités de croissance intéressantes pour les futures startups étant donné qu’elles combinent l'intérêt commercial des entreprises locales, le soutien institutionnel du gouvernement et un positionnement concurrentiel unique pour le Maroc dans la région.

2. L’offre de l’écosystème de soutien local s’agrandit, mais une ouverture aux opportunités régionales est nécessaire. De multiples organisations, programmes et initiatives se sont développés au Maroc avec des propositions de valeur très différentes. Les fondateurs doivent prendre le temps de faire leurs recherches et de s'assurer qu'ils choisissent les offres les plus pertinentes selon leurs besoins. De plus, il existe des opportunités intéressantes à travers les programmes régionaux (MENA ou panafricain) dont les entrepreneurs marocains ne profitent pas en raison de leur déconnexion des autres écosystèmes africains. Les entrepreneurs doivent se connecter aux principaux acteurs de l'écosystème régional et suivre l'actualité des bailleurs pour s'assurer qu'ils ne manquent aucune opportunité.

3. Le processus de levée de fonds depuis le Maroc n’est pas encore fluide. Les investisseurs internationaux manifestent un vif intérêt pour les startups du Maroc et de la région car le pipeline de transactions est encore limité,cependant, ces structures s’attendent à retrouver une solide adéquation produit-marché, une bonne traction et un fort potentiel de croissance et de scalabilité afin de pouvoir investir. Afin de maximiser ses chances, les entrepreneurs doivent s’assurer de la qualité de l'équipe et de sa capacité à travailler ensemble au sein d'un partenariat clair et formalisé et de e créer des connexions tout au long du parcours entrepreneurial afin d’avoir accès à des investisseurs au moment de la levée de fonds.

Par ailleurs, le cadre juridique actuel au Maroc présente plusieurs obstacles à la collecte de fonds engendrant de longs délais de clôture, c’est pour cela que la création d'une structure juridique dans une juridiction plus flexible est souvent une condition préalable à une levée de fonds internationale.

4. L'environnement légal et réglementaire représente encore un défi pour les startups marocaines. Au Maroc il n'existe pas encore de cadre réglementaire ou fiscal adapté aux besoins et contraintes spécifiques des startups comme pour les schémas de prise de participation non traditionnels (obligations convertibles, stock-options, accords pour des prises de participation futures). De plus, les fonds marocains de capital-risque financés via Innov Invest ont l'obligation d'investir dans des entités marocaines, tandis que les investisseurs internationaux exigent que les startups aient leur siège social dans des juridictions perçues plus fiables. Cela oblige les startups marocaines à faire face à une restructuration juridique complexe entre leur financement en phase d'amorçage et leur série A.